Bacteries et Champignons du Chêne
Anthracnose Apiognomonia (forme sexuée)
Par temps humide, les jeunes feuilles rouillent au débourrement de bourgeons
et des dessèchements se forment entre les veines de la feuille principalement sur les branches inférieures.
Les fructifications du champignon, minuscules, légèrement en relief, brunes se forment sur la face inférieure des feuilles et sur les brindilles mortes. L’observation à fort grossissement aide considérablement à trouver ces petites structures.
Pourridié ArmillariaLe branchage dépérit.
Des champignons couleur miel, fermes et charnus se forment annuellement à l’automne par groupes de 100 ou plus à la base d’arbre.
Le chapeau du champignon est sec, de 4 à 15 cm de diamètre, le centre est légèrement déprimé et peut avoir des taches brunes.
Les tiges font de 1 à 2 cm 1/2 d’épaisseur et de 5 à 15 cm de long.
Les spores sont formées sur des structures sur la face inférieure du chapeau.
Un mycélium blanc se développe sous l’écorce à la base de l’arbre.
Des filaments brun-foncés faisant penser à une méduse peuvent se trouver sous ou sur la surface de l’écorce.
Flétrissement bactérien Xylella fastidiosa Le brunissement des feuilles les plus âgées le long des marges commence à mi-été jusqu’à la fin d’été
sur une branche ou quelques branches sur la partie inférieure de l’arbre.
Un brun rougeâtre en forme de vagues se développe parfois entre le tissu brun et vert de la feuille.
Les symptômes progressent vers le haut et vers les extrémités des branches pour inclure de plus en plus de feuilles
Exsudation bactérienne Beaucoup de bactéries peuvent être impliquées
Des exsudats foncés de sève, à l’odeur fétide, suintent des trous ou des fissures de l’écorce.
Le duramen est brun foncé décoloré.
Le chêne des marais (
Q. palustris) est particulièrement enclin à cette maladie.
Carie blanche madrée ou Ganoderme des artistes Ganoderma applanatum (autrefois
Fomes applanatus )
Une putréfaction du pied peut prendre plusieurs années pour tuer un arbre mais le rendre très susceptible au déracinement.
Une fructification en forme d’étagère se forme directement sur le bois au niveau (ou presque) du sol.
Elle est de brun à brun rougeâtre sur le dessus et de crème à blanc sur la marge
La partie brune semble avoir été vernie .
Le plateau se développe continuellement pendant 5 à 10 années et peut atteindre 20 à 30 cm de large.
Le dessous est clair et coloré et contient des millions de pores minuscules dans lesquels les spores sont produits.
Le dessous vire au brun une fois égratigné et forme un dessin intéressant, d’où le nom commun, le ’’nez de l’artiste’’ (Artist’s Conk).
Les arbres infectés grandissent moins vite, voient leurs branches mourir, et leurs feuilles devenir plus petites et jaunes.
Polypore du chêne Inonotus dryadeus (autrefois
Polyporus dryadeus)
Une pourriture des racines et du pied se développe.
Les arbres peuvent verser avant que des symptômes évidents ne soient notés.
Les arbres infectés ont souvent un branchage dépérissant, et moins de feuilles normales qui en fait jaunissent.
Bien que la pourriture de racine commence bien en dehors du système racinaire, le mycélium atteint par la suite le pied de l’arbre où il forme de grands, durs et irrégulièrement formés plateaux de fructification de couleur clair à brun foncé, juste au-dessus du sol .
Avec l’âge, ceux-ci deviennent d’un brun très foncé à noir.
En coupant le plateau on observe une chair brun-rougeâtre.
Le dessous du plateau est brun avec des millions de pores minuscules dans lesquels les spores sont formées.
Un signe sûr des dommages graves causés à l’arbre est la présence de ces fructifications.
Polypore soufré Laetiporus sulfureus (autrefois
Polyporus sulfureus)
Faisceaux massifs soufre-jaunes allant du saumon à l’orange, en plateaux, ces fructifications tournant au blanc avec l’âge se forment en été ou automne sur le bois de l’arbre mais tombent pendant l’hiver.
Sous la fructification se trouvent des millions de pores minuscules dans lesquels les spores sont formées.
De nouveau plateaux se forment sur le bois l’été et l’automne suivants.
L’écorce où les fructifications apparaissent est légèrement moins épaisse et fendue.
Tache des feuilles du chêne Tubakia (autrefois
Actinopelte)
De la moitié à la fin d’été, des taches brunes foncées et irrégulières se forment entre les veines des feuilles et grandissent jusqu’à 1 cm de diamètre. Elles deviennent brun rougeâtre souvent avec un halo jaune
Les arbres avec une chlorose en fer et ceux subissant des stress sont les plus sévèrement affectés.
Cloque des feuilles du chêne Taphrina caerulescens Les taches, de 60 à 120 mm de diamètre, tournent au vert clair pendant que les jeunes feuilles se développent.
Les cellules dans ces taches se multiplient plus vite que les cellules environnantes et il en résulte la formation d’une ’’bulle’’ dans la feuille.
Pendant que les taches vieillissent,
leur face supérieure se couvre d’une enveloppe blanchâtre de mycélium de croissance qui tournera ensuite au brun.
Les feuilles, habituellement, ne tombent pas prématurément.
MildiouMicrosphaeraUn mycélium blanc se développe sur la surface des feuilles en automne.
Le flétrissement du chêne Ceratocystis fagacearum La plupart des chênes mais en particulier les chênes rouges sont sensibles.
Les chênes blancs tendent à être résistants.
Les feuilles en haut de l’arbre virent au brun à l’extrémité et aux marges, se fanent, et commencent à tomber tandis qu’il leur reste un peu de vert. Ceci progresse vers le bas de l’arbre.
Tiges et branches meurent.
Il est parfois difficile trouver les stries brunes souvent observées dans l’aubier externe.
Les arbres meurent habituellement dans un délai d’un an après infection.
La mort subite du chêne Phytophtora ramorum Famille :
PythiaceaeOrdre :
Stramenopilasous-classe des
OomycetesSupposée originaire d'Asie, on retrouve
Phytophtora ramorumaux Etats-Unis (Californie, Oregon), au Canada et en Europe
(Angleterre, Belgique, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Espagne, Italie, Norvège, Pologne, Slovénie, Suisse, France)
principalement sur arbres d'ornements en pépinières mais aussi dans certains pays sur des arbres hors pépinières.
Plantes hôtes :
Principalement présente sur chêne, arbres d'ornement et conifères.
Seule l'attaque sur chêne peut être mortelle.
Il existe deux catégories d'hôtes :
- les hôtes avec des chancres au niveau de l'écorce (les chênes)
- les hôtes avec atteintes du feuillage
sur lesquels
Phytophtora ramorum se développe pour produire les spores qui serviront à infester les chênes
la production de spores ne se faisant pas au niveau des chancres.
Il existe deux populations distinctes de
Phytophtora ramorum :
celle d'Amérique du Nord et celle d'Europe qui diffèrent au niveau de leur agressivité sur les arbres
l'européenne semblant plus agressive.
Le pathogène existe sous deux formes : A1 et A2.
Jusqu'à présent seul A1 était présent en Europe et A2 aux Etats-Unis
mais dans chaque zone géographique des échantillons isolés de l'autre type ont été retrouvés récemment.
Phytophtora ramorum se développe à des températures comprises entre 2°C et 26-30°C avec un optimum à environ 20°C et une forte humidité. Il se développe ainsi plus rapidement en automne qu'en été.
Il est disséminé sur de courtes distances par la pluie, l'eau d'irrigation, le vent ...
symptomes :
Au niveau de l'écorce,
la maladie se traduit par des chancres présentant des écoulements ou des sécrétions de sèves brunes ou noires.
Ces chancres apparaissent principalement dans la partie inférieure du tronc sans pour autant attaquer le système racinaire.
Lorsqu'on enlève l'écorce extérieure, on observe des zones de nécrose des tissus de l'écorce interne avec des marges noires en périphérie de ces zones.
Ces zones malades peuvent être colonisées par des insectes xylophages.
Sur de jeunes arbres ou des arbres avec une écorce fine la délimitation entre les tissus sains et atteints est bien visible.
Lorsque les chancres ceinturent le tronc, l'arbre meurt rapidement avec un changement rapide de la couleur du feuillage.
Au niveau des feuilles
les symptômes sont des zones nécrosées le plus souvent à la base ou à la pointe des feuilles.
Exemples de dégâtsSur conifères on observe un flétrissement des aiguilles et un dessèchement des jeunes pousses.
Sur rhododendron,
Phytophtora ramorum entraîne un flétrissement des pousses, rameaux et feuilles.
Les rameaux touchés deviennent marron-noirs et la maladie peut s'étendre aux feuilles via les pétioles.
Les feuilles se noircissent à leur base ou leur sommet , la maladie pouvant s'étendre le long de la nervure centrale.
On peut assister à un flétrissement des rameaux, les feuilles restant attachées.
Ces symptômes sont semblables à ceux causés par d'autres souches de phytophtora mais sont beaucoup plus rapides.
- Sur Viburnum, l'infection survient généralement à la base de la tige qui se dessèche et meurt.
- Les feuilles noircissent et les fleurs peuvent aussi être touchées.
- Sur Camelia, Kalmia, Laurus, Syringa et Leucothoe, on a des lésions foliaires à la base ou à la pointe.
- Sur lauriers sauces : tâches brunes, halos jaunes et mort des pointes de feuilles.